Yes Man
- Philippe Monchaux
- 11 juil.
- 2 min de lecture
Résumé du film
Yes Man, réalisé par Peyton Reed, met en scène Carl Allen (Jim Carrey), un homme enfermé dans une routine solitaire et fortement négative. Employé de banque, il passe ses journées à dire "non" à tout : aux opportunités, aux relations sociales et aux découvertes. Jusqu'au jour où il assiste à un séminaire de développement personnel l’invitant à dire "oui" à la vie.
Poussé dans ses retranchements, Carl décide de jouer le jeu : il dira "oui" à absolument tout. S’ensuit une série d’aventures loufoques, de rencontres improbables et de bouleversements majeurs dans sa vie.
Symbolique psychologique du film
De la fermeture à l'ouverture : la transformation
Sur le plan symbolique, Carl incarne l’homme conditionné par la l'éducation, la peur, l’ennui et les automatismes défensifs inconscientes. Le "non" devient chez lui un mécanisme d’évitement, un refuge contre l’imprévu, contre la vie elle-même. En psychologie, cela reflète une posture défensive face à l’angoisse.
Lorsque Carl accepte de dire "oui", il traverse un processus d’individuation (au sens jungien) : il quitte la persona sociale figée (le fonctionnaire replié sur lui-même) pour explorer son Soi profond, ses désirs, et ses aspirations. Il commence à expérimenter la vie, à ses risques et périls.
La peur du changement et la prise de risque
Dire "oui" dans le film ne se limite pas à l’enthousiasme : cela implique aussi la confrontation au risque, à la perte de contrôle et à l’erreur. Le film illustre le paradoxe fondamental de la liberté : oser choisir, c’est aussi accepter de se tromper.
Le "non" initial de Carl est une protection contre le trauma, en effet, on apprend qu’il a été blessé par une relation passée. Ce qui résonne avec la théorie de l’attachement ou encore la psychologie des schémas (Jeffrey Young). Son évitement émotionnel est un schéma d’auto-protection.
Le pouvoir du choix et de l’équilibre
Au fil de l’histoire, le "oui" radical devient absurde, voire dangereux : Carl accepte des situations délirantes, au détriment de son intégrité moral et physique. Ce passage souligne une idée centrale : la liberté ne se résume pas à dire "oui" à tout, mais à choisir en conscience.
Cette dialectique du "oui" et du "non" est au cœur de la construction du Moi. Le film montre qu’après l’ouverture inconditionnelle vient le temps de l’intégration, c’est-à-dire la capacité à discerner, à poser des limites, à faire des choix conscient et alignés.
Croissance post-traumatique et ouverture à l’inconnu
Le parcours de Carl peut être interprété comme un processus de guérison post-traumatique. Blessé, figé, il réapprend à faire confiance au monde, aux autres, et surtout à lui-même. Le "oui" devient alors un symbole de réconciliation intérieure, de lâcher-prise et de reconnexion avec la vie.
En conclusion, Yes Man est bien plus qu’une comédie loufoque et divertissante. C’est un film profondément psychologique sur l’audace d’exister, sur le pouvoir de dire "oui" à la vie sans se perdre soi-même. Jim Carrey, avec sa spontanéité et sa fraîcheur, nous rappelle que derrière chaque choix de vie se cache une opportunité de grandir.
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